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Interview : Kazuhiro Shimoyama, freestyleur Japonais.

Voici un article atypique par ici : une interview !
 
Cette interview était au départ prévue pour le Girafon. Mais des difficultés de communication majeure (mon Japonais n'est pas très bon, et la communication en Anglais était difficile) ont fait que j'ai changé mon fusil d'épaule, et la voici en ligne ! Kazuhiro est un représentant emblématique du monocycle Japonais, et le dernier champion du monde de monocycle artistique lors de l'Unicon 16 en Italie. Cette interview est une synthèse d'une interview orale lors de l'Unicon 16, et d'échanges écrits par la suite. J'espère avoir été fidèle à la pensée de Kazuhiro. Toutes les photos sont de Mathieu Hagnery.
 
 
Peux-tu te présenter ?
 
Je m'appelle Kazuhiro Shimoyama, et je viens du Japon. J'ai commencé le monocycle il y a 24 ans, quand j'avais six ans. L'Unicon 16 était mon quatrième Unicon. Mon Unicon précédent était celui de 2004 à Tokyo. Entre deux, je suis devenu prof de monocycle.
 
Tu as présenté une routine artistique de groupe avec des élèves à toi lors de l'Unicon 16 ?
 
Notre groupe a fini deuxième de la compétition de groupe expert. Dans ce groupe, quatre monocyclistes étaient mes élèves. Les autres viennent de différents clubs dispersés au Japon, que nous rassemblons à l'occasion de l'Unicon.
 
Pourquoi t'es-tu mis au monocycle ?
 
Je ne me souviens pas vraiment, j'étais si jeune ! Mes amis faisaient du monocycle, j'ai essayé quelques figures après l'école, puis j'ai rejoint le club de Toyoda.
 
Quel est ton palmarès en freestyle ?
 
J'ai été cinq ou six fois champion du Japon. J'ai gagné à l'Unicon 10 en 2000 à Pékin. On avait gagné le groupe aussi à Pékin. Et puis cet Unicon 16.
 
Il y a une différence culturelle entre le freestyle Japonais, et le freestyle à l'occidental, qu'en penses-tu ?
 
La danse a une importance plus forte dans le freestyle Japonais.
 
Penses-tu que le freestyle « à la Japonaise » est défavorisé à l'Unicon ?
 
Lors des compétitions Japonaises, la technique et l'artistique valent chacun pour la moitié de la note. Ca devrait être effectivement le cas lors de l'Unicon. Le jugement devrait être établi plus clairement. Ca permettrait à notre sport de devenir plus sérieux. Je rêve de voir le monocycle aux jeux Olympiques. Il faudrait séparer clairement les styles, c'est comme ça que le monocycle pourra devenir un sport majeur.
 
 
Est-ce que tu sais faire un 180 unispin ?
 
En freestyle, nous devons coller à la musique. Je ne trouve pas ce genre de figure suffisamment fluide. J'adore la danse, surtout à monocycle. Je crée toutes mes chorégraphies moi-même.
 
Tu as travaillé avec le Cirque du soleil. Raconte !
 
J'ai fait quelques événements ponctuels avec eux. La première fois en 2008 dans la ville de Québec, j'ai participé à un événement pour le 400ème anniversaire de la ville. Ils m'ont découvert via mes vidéos youtube, et ils m'ont contacté. Il y avait 60 000 spectateurs, une foule immense ! J'ai travaillé trois fois en tout avec eux. J'aimerais beaucoup retravailler avec eux, et pourquoi pas participer à l'un de leur spectacle autour du monde.
 
Chaque fois qu'ils me contactent, c'est extrêmement soudain. « On a besoin de toi la semaine prochaine ». Mais ça vaut le coup !
 
60 000 personnes ! Pas trop de pression ?
 
Oh si, énormément ! Mais c'était la meilleure expérience de ma vie de monocycliste.
 
Arrives-tu à vivre de tes talents de monocycliste ?
 
Pas seulement par le spectacle, c'est pourquoi j'enseigne. Mais je dois également faire des petits boulots, c'est toujours difficile. J'aimerais bien vivre seulement du monocycle.
 
Combien d'élèves monocyclistes as-tu ?
 
Plus de vingt. De six à 19 ans.
 
Il y a beaucoup de gens qui roulent au Japon ?
 
Oui.
 
Y compris dans la rue ?
 
Oh non ! Seulement en gymnase. On ne peut pas rouler sur la route au Japon.
 
J'imagine qu'il y a une fédération Japonaise de monocycle, tu y es impliqué ?
 
Oui, je fais partie du staff, nous organisons toutes les compétitions nationales au Japon. Nous envoyons aussi des profs de monocycles dans certains clubs, dans les écoles pour populariser le sport.
 
Comment le monocycle est-il devenu si important au Japon ?
 
Lors de la rencontre annuelle de monocycle, il y a énormément d'échanges de figures, de compétences, et le niveau est devenu fou ces dernières années. C'est comme ça que le monocycle se développe, je pense. Il y a une quarantaine de clubs au Japon.
 
 
Continueras-tu à participer aux Unicon ?
 
Oui ! Peut-être. Si possible !
 
Seras-tu à Montréal ?
 
Oui… Enfin, je ne sais pas. Si possible !
 
 
 
Gingo
 

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